La première décision des organisations du Conseil international du Forum social mondial, lors d’une réunion le 15 octobre à Salvador, Bahia, a été d’exprimer leur soutien à la lutte pour la préservation des universités publiques brésiliennes et d’indignation et regret face aux pressions subies par le recteur de l’Université fédérale de Santa Catarina, Luiz Carlos Cancellier Olivo, qui l’ont poussé au suicide.
L’incident s’est produit le 2 octobre, suite à une opération de police et à une ordonnance du tribunal qui, sans preuve, a destitué le doyen de ses fonctions, et l’a éloigné de l’université, le gardant en prison pour une journée. L’assaut contre les universités publiques fait partie d’une offensive de disqualification et de criminalisation visant à faciliter la privatisation de l’éducation au Brésil.
La médiatisation des affaires judiciaires repose souvent sur des accusations fragiles et la démolition de l’image publique des personnes enquêtées, faisant appel au sensationnalisme, ce qui a été condamné par divers secteurs de la société civile et la communauté académique. Cancellier, humilié face à toute la communauté académique, s’est précipité du balcon d’un immeuble commercial, mourant sur le coup.
João Carlos Salles, recteur de l’Université fédérale de Bahia (UFBA), a rapporté la mort de ce collègue et les attaques contre les universités publiques à l’ouverture de la réunion du Conseil international du FSM, ainsi que les mesures politiques qui ont été nuisibles à l’éducation, la science et la technologie au Brésil.
Sérieusement menacés, les universités fédérales sont en train de se battre pour survivre à la réduction du budget de l’enseignement supérieur brésilien qui aggrave encore plus une situation financière déjà critique. Avec la motion, les organisations du Conseil du FSM prétendent lancer un avertissement : en effet, la réduction des fonds dans les domaines de la science et de la technologie met en péril l’avenir de la recherche universitaire. Elles considèrent aussi que la restriction de la liberté de manifestation, principe fondamental et garanti par la loi, constitue une atteinte à l’autonomie de l’université.
Motion de soutien à l’Université Publique
Réunies à Salvador, du 15 au 19 octobre lors du Congrès de l’Université fédérale de Bahia (UFBA), les organisations du Conseil international et du Collectif brésilien du Forum Social Mondial ont résolu d’exprimer leur soutien à l’Université fédérale de Bahia et à toutes les universités publiques, en tenant compte que les universités brésiliennes sont guidées par la défense de l’État Démocratique de Droit et qu’elles se portent garant de la Constitution Fédérale de 1988, nous répudions :
– La réduction du budget de l’enseignement supérieur brésilien, qui intensifie la gravité de la situation financière des universités publiques brésiliennes.
– La réduction de fonds pour les domaines de la science et de la technologie, qui met en péril l’avenir de la recherche dans les universités.
– La réduction des investissements publics en éducation dans les vingt prochaines années, ce qui aura un impact négatif pour tout le peuple brésilien et sa formation.
– La limitation de la liberté à manifester des étudiants, des professeurs, des cadres techniques et administratifs des universités, car nous voyons là une attaque contre l’autonomie universitaire.
Nous déplorons le processus d’exposition auquel a été soumis le professeur Luiz Carlos Cancellier, recteur de l’Université fédérale de Santa Catarina, qui a entraîné sa mort tragique.
Salvador, le 15 octobre 2018
Les organisations du Conseil International du Forum Social Mondial
Les organisations du Collectif brésilien du Forum Social Mondial 2018
Bom dia ! QUEREMOS levar uma caravana da ufpa como vcs podem nos ajudar?